Prendre soin de son pancréas
Le pancréas ? C’est quoi ?
Depuis quelques années, l’intestin et dans une moindre mesure le foie ont fait l’objet de nombreuses publications et d’un intérêt grandissant par le grand public.
Ce n’est pas le cas du pancréas qui demeure lui un organe bien méconnu, alors même qu’il assure des fonctions majeures de notre organisme : digestion et régulation de la glycémie.
Le pancréas est situé à gauche, derrière l’estomac et le duodénum (début de l’intestin grêle) et la rate.
Le pancréas assure la sécrétion d’enzymes qui agissent dans l’intestin sur la digestion des protéines, des lipides et des glucides. C’est la fonction exocrine. Il libère également du bicarbonate de sodium qui va neutraliser l’acidité du contenu en provenance de l’estomac.
Sa deuxième fonction principale est la régulation de la glycémie (*) par la sécrétion de deux hormones antagonistes : l’insuline et le glucagon. C’est la fonction endocrine.
L’insuline a pour objectif de diminuer le taux de glucose dans le sang et de le stocker dans les cellules de l’organisme.
Le glucagon au contraire permet la libération du glucose dans le sang à partir du stockage hépatique ou par sa fabrication à partir des protéines et lipides.
Dysfonctionnement pancréatique
Un dérèglement des fonctions digestives (exocrines) du pancréas peut se traduire par des perturbations du transit, ballonnements, gaz, selles molles, grasses ou nauséabondes (ces signes ne sont pas spécifiques et peuvent être liés à d’autres problématiques). Dans la mesure où les sécrétions pancréatiques régulent la digestion des macronutriments, une dysfonction peut entraîner à terme mal-digestion ou malabsorption, carences, incidences diverses sur l’organisme.
Si le pancréas est impacté au niveau de sa fonction hormonale, endocrine, c’est la régulation de la glycémie qui va être perturbée.
L’organisme ne va plus gérer correctement le taux de glucose dans le sang. C’est le point de départ des tendances à l’hypoglycémie et son cortège de manifestations : coup de fatigue notamment en milieu de matinée et en fin d’après-midi, anxiété, irritabilité, vertiges,...
La destruction progressive d’un pancréas sur-sollicité peut conduire à un diabète de type II, qui traduit l’incapacité de l’organisme à réguler la glycémie.
L’hyperglycémie qui en résulte a pour principale conséquence les phénomènes de glycation(**) des protéines.
Enfin, Inflammation aiguë ou chronique qui peut conduire à des kystes et cancer du pancréas.
Prendre soin de son pancréas
Nous sommes les premiers responsables de la détresse possible de cet organe, par une alimentation non adaptée, le stress chronique, l’alcool, le tabac, la sédentarité.
Nous sommes donc aussi les premiers à pouvoir prendre soin de notre pancréas!
Alimentation
Mastication
On ne le dira jamais assez, la première étape de la digestion est la mastication. Mâcher!
Pour entamer grâce aux enzymes salivaires le travail de digestion des sucres et faciliter ensuite la tâche de votre pancréas. Une mastication longue avec un apport suffisant de salive est donc nécessaire et cruciale.
Le sucre/les glucides...
La consommation de sucre, à index glycémique élevé surtout, malmène le pancréas : plus la glycémie monte rapidement et plus la réaction du pancréas (libération d’insuline) est forte pour faire baisser le taux de glucose sanguin. Il s’ensuit une hypoglycémie réactionnelle (chute rapide du taux de glucose sanguin).
A limiter donc : les repas à charge glycémique élevée(***), les sodas et autres boissons sucrées, les édulcorants de synthèse comme l'aspartame, la cuisson excessive de l’amidon (céréales, tubercules, légumineuse). La transformation, la cuisson augmente l’index glycémique d’un aliment, en cassant les chaînes d’amidon.
On trouve des glucides dans tous les produits aux goût sucré, aliments ou boissons, mais aussi viennoiseries, céréales, légumineuses, tubercules, et leurs dérivés : la farine est composée pour ⅔ de glucides.
Une farine blanche et cuite (pain blanc) génère une charge glycémique très élevée. Si vous ajoutez une bonne couche de confiture, vous avez fabriqué la bombe glucidique parfaite.
Des alternatives pour vos recettes : le sucre raffiné peut être aisément remplacé par du sucre complet, sucre de coco (index glycémique plus faible). Les quantités peuvent également être réduites dans les desserts (60g pour un gâteau suffisent...)
La régulation - la complémentation
Le zinc (huitres, noix de cajou, champignons, germe de blé) est indispensable à la synthèse de l'insuline, le chrome (dattes, noix du Brésil, brocolis, haricots en grains,...) permet l'activation de l'insuline et facilite l'incorporation du glucose dans la cellule (effet hypoglycémiant).
Le bourgeon de noyer (Juglans regia) aide à normaliser le taux d'insuline et son action s'étend au microbiote (assainissement de la flore intestinale). En parler avec son naturopathe...
Activité physique et sédentarité
La sédentarité, c’est à dire le fait de rester dans une position assise plusieurs heures par jour, joue un rôle dans la dégradation de la fonction pancréatique.
Au contraire, l’activité physique permet de stimuler la sensibilité des cellules à l’insuline et de préserver le pancréas.
La surcharge pondérale jour un rôle dans la diminution de la sensibilité des cellules à l’insuline. Le pancréas s’épuise par une hypersécrétion d’insuline pour faire stocker la même quantité de glucose par les cellules.
Alcool et tabac
Le tabagisme est une des causes avérées de risque accru de cancer du pancréas. La consommation d’alcool de son côté est source d’inflammation (risque de pancréatite et influence sur le risque de cancer).
Le stress chronique
Le mode de réaction de notre organisme qui subit un stress chronique se concrétise par un mise en alerte permanente : au niveau physique, cela se traduit par une libération de glucose dans le sang pour que les muscles accèdent rapidement à l’énergie nécessaire à une réaction. Et donc, le pancréas est dans ces situations qui se répètent toujours plus sollicité.
Conclusion
Au final, prendre le temps pour préparer les repas de façon à choisir des produits adéquats, prendre le temps de manger et mâcher, prendre le temps de prendre soin de soi sans aller vers des addictions toxiques, prendre le temps de s’extraire du stress chronique.
Donc, faire le choix de prendre le temps des choses.
Pour aller plus loin : la perte de poids, ça peut coincer...
La résistance à l'insuline est un obstacle important à la perte de poids. Induite notamment par une consommation excessive chronique de sucres, elle diminue la sensibilité des cellules à l'insuline.
C'est l'escalade et le cercle vicieux : moins les cellules sont sensibles, plus le pancréas sécrète de l'insuline pour compenser.
L'insuline étant l'hormone du stockage, si elle est présente en excès, il est impossible pour l'organisme d'accéder à ses réserves pour les déstocker.
L'activité physique et la diminution des apports alimentaires n'y changeront rien tant qu'il n'y aura problème avec l'insuline.
Quelques explications
(*) La glycémie : taux de glucose dans le sang, considérée comme normale, si sa valeur est comprise entre 0,7 g/L soit (3,90 mmol/L ) et 1,10 g/L soit (6,10 mmol/ L).
(**) La glycation : les réactions de glycation se produisent également dans l’organisme, favorisées par la présence excessive de sucre et le stress. Ce sont nos propres protéines (présentes dans les cellules, dans le sang) qui vont se lier aux sucres.
Les protéines glyquées vont favoriser la dégénérescence cellulaire (des parois des vaisseaux sanguins, cellules oculaires ou rénales notamment), augmenter de façon importante la production de radicaux libres participant au stress oxydant, altérer l’activité des enzymes(*), participer au dépôt sur la paroi artérielle, favoriser l’inflammation.
(lire l’article complet sur la glycation ICI)
(***)
L'index glycémique (IG) : c’est la capacité à faire augmenter le taux de glucose sanguin, entre 0 et 100 (glucose pur). Il est donné aliment par aliment.
La charge glycémique : elle prend en compte l’IG mais aussi la quantité réelle de glucide.
On recherche la charge glycémique la plus basse.
Exemple : une carotte cuite possède un index glycémique très élevé (95) mais la quantité de glucides (5%) est très faible. Donc la charge glycémique est faible également, ce n’est pas dommageable pour la glycémie.
De la même façon, on peut faire baisser la charge glycémique d’un aliment en le consommant avec des lipides ou des protéines ou des fibres (un filet d’huile sur des fruits en morceaux par exemple).
Ces informations ne sauraient en aucun cas constituer un conseil médical et ne peuvent se substituer à un traitement médical. Les conseils en alimentation, hygiène et qualité de vie ainsi que les compléments alimentaires donnés dans cet article ne prétendent à aucun traitement de la maladie.
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